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jeudi 10 juin 2010

Mission commerciale du port de Barcelone à Tunis -- Fédérer une alliance stratégique entre les deux rives


Dans le cadre d’une mission multisectorielle s’inscrivant pleinement dans sa stratégie de promotion et de marketing auprès des marchés internationaux, le port de Barcelone était bien représenté à l’occasion de la journée d’affaires, tenue hier à Tunis.
Une journée dont l’initiative revient justement à ce mythique port, sans doute l’un des plus importants de la Méditerranée et du monde, et dont l’objectif est de consolider les relations bilatérales Espagne-Tunisie, de présenter les services du port et de promouvoir les échanges commerciaux tout en mettant en œuvre des accords de coopération entre les entreprises des deux pays.
C’est donc une mission commerciale que la délégation catalane est venue assurer, avec à sa tête M. Jordi Valls, président du port de Barcelone. Lequel a mis l’accent, dans son allocution d’ouverture, sur la ferme volonté de cette mission d’atteindre les objectifs qu’elle s’était assignés et qui visent essentiellement une amélioration du positionnement du port catalan en Tunisie.
Et de souligner l’attractivité du site tunisien de par ses innombrables atouts tels son climat d’affaires propice et avantageux, la stabilité politique dont jouit le pays ainsi que le succès connu au niveau du processus de libéralisation et d’ouverture économique alliant prudence et audace mesurée.
Pour sa part, donnant le coup d’envoi des travaux de la journée, M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport, a d’abord indiqué que le développement économique de la Tunisie a été marqué tout au long des deux dernières décennies par la réalisation de résultats probants, notamment au niveau de son rythme de croissance, de l’impulsion de l’investissement national et étranger, de la promotion des exportations et de la préservation des équilibres généraux.
Ces performances, ajoute le ministre, sont essentiellement imputables à la clairvoyance de la politique de développement économique, et ce, compte tenu de la pertinence des choix et orientations retenus par le Président Ben Ali.
S’agissant des présentes journées commerciales tuniso-espagnoles, le ministre du transport y voit un événement cadrant parfaitement avec les objectifs du programme présidentiel 2009-2014, préconisant une stratégie de développement extravertie, la promotion des exportations et la mobilisation de l’investissement extérieur, ainsi que l’intégration graduelle dans l’économie mondiale via la conclusion d’accords bilatéraux et régionaux de libre échange et de partenariat.

Les perspectives d’une coopération maritime
Abordant le chapitre de la coopération avec l’Espagne dans les domaines maritimes et portuaires, M. Abderrahim Zouari a fait savoir que dans le cadre des relations privilégiées établies entre les deux pays et en application de l’accord cadre de coopération culturelle, scientifique et technique signé en 1991 entre la République Tunisienne et le Royaume d’Espagne, l’Office de la Marine Marchande et des Ports (OMMP) a bénéficié d’un programme d’appui, financé par l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour la concrétisation et le développement d’actions d’assistance technique dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, de la qualité et de la sécurité ainsi que celui de la sûreté portuaire. C’est, d’ailleurs, ce qu’a confirmé M. Samir Hakimi, Pdg de l’OMMP, lors d’un point de presse tenu en marge de la journée et au cours duquel il a noté, avec satisfaction, le degré d’entente et la qualité du dialogue entrepris aujourd’hui avec la partie espagnole pour la mise en place d’un partenariat gagnant-gagnant sur la base d’une coopération transparente et d’égal à égal. Et de citer, parmi les différentes opérations déjà en place, celle qui lie les deux administrations portuaires tunisienne et espagnole dans le domaine de la formation outre celle établie entre les acteurs portuaires des deux rives.
M. Hakimi a par ailleurs annoncé l’aménagement d’une zone logistique de 220 hectares à 30 km du port de Radès, plus précisément dans la délégation de Djebel El Ouest, accessible par la voie ferrée et qui bénéficiera du soutien et de l’expérience espagnole en matière de mise en place et de gestion de ce genre de plate-forme logistique.

La nécessaire alliance
La coopération instaurée entre les ports tunisiens et ceux espagnols constitue les prémices d’une relation de partenariat qui se veut pérenne et bénéfique au service de la qualité, de la sécurité et de la sûreté des prestations portuaires.
En effet, face aux exigences de la globalisation et de la mondialisation des services d’une part, et des perspectives de développement du «short sea shipping» et des autoroutes de la mer, les ports des deux rives de la Méditerranée devraient conforter davantage les liens qui les unissent pour assurer au mieux l’inter-modalité.
C’est dans ce sens que l’OMMP se propose de poursuivre et d’intensifier la mobilisation des initiatives pratiques de coopération maritime et portuaire avec ses partenaires espagnols. Une coopération qui vise, notamment, à favoriser la promotion et l’amélioration des prestations fournies par les ports et les services de la marine marchande, le renforcement de la sécurité, la sûreté, la qualité et la protection de l’environnement portuaire et maritime, la facilitation des procédures ainsi que la traçabilité et l’opérabilité des services intermodaux, outre la promotion, dans sa globalité, du «short sea shipping». D’ailleurs, en parlant justement de short sea shipping, il y a lieu de noter qu’un accord de coopération a été signé, hier, entre l’Institut méditerranéen de formation aux métiers de la mer et l’Ecole européenne de short sea shipping. Cet accord porte notamment sur les domaines de l’ingénierie de formation, l’élaboration de programmes et de cours, l’enseignement des matières techniques en anglais, le processus et les procédures de qualité, l’enseignement à distance de certains cours, la sensibilisation des opérateurs du secteur maritime et portuaire aux objectifs du short sea shipping en Méditerranée, la formation des formateurs et enfin la création de centres ressources.

Les attributs d’un port logistique
Le port de Barcelone prend l’allure d’un grand réseau d’installations et de services repartis sur le territoire portuaire, accessible aux clients et avec des solutions intégrées de services logistiques porte à porte.
L’enceinte portuaire, en plus d’une grande infrastructure territoriale et économique, est le centre de cet ensemble de services internationaux (terminaux portuaires, zone d’activités logistiques, terminaux maritimes, terminal intermodal, dépôts…) reliés entre eux par des couloirs multimodaux de transport. Dans ces installations gérées de façon décentralisée par les opérateurs, les clients ont accès à un grand éventail de services de manipulation, de transport, de logistique et de valeur ajoutée, qui simplifient leurs transactions de commerce extérieur. Les services de pointe du Port de Barcelone –plate-forme de commerce électronique et d’échange documentaire PortlC, normes de qualité et garanties de service client-permettent aux usagers d’organiser et de faire le suivi de leurs cargaisons.
Le port de Barcelone relie plus de 825 ports dans le monde grâce à des lignes maritimes régulières consolidées, et est relié à son hinterland grâce à un réseau étendu d’infrastructures routières et ferroviaires. C’est à la fois un port plate-forme et un centre de transbordements privilégié pour les lignes océaniques directes.
Quant à la communauté logistique du Port de Barcelone, elle est formée de plus de 15.000 personnes et de 600 entreprises. L’annuaire est organisé par secteur d’activité (concessions, associations, agents de douanes, organismes officiels, consignataires, transitaires et entreprises de services).

Source: LeRenouveau.com

Produits bio en Tunisie - Pour le renforcement de la chaîne des valeurs


La semaine de l’agriculture bio en Tunisie a eu l’effet boomerang tant attendu. Hommes de terrains, agriculteurs et fermiers, investisseurs et transformateurs potentiels, décideurs se sont rencontrés pour faire connaître davantage un secteur émergent dont le développement potentiel est de plus en plus important et auquel les pouvoirs publics s’impliquent depuis près d’une décennie. Mais pour autant peut-on parler d’agriculture biologique sans parler d’agro-industrie bio, sans engager la réflexion sur la chaîne de valeur du produit bio qui part de l’input, au niveau de la ferme et qui arrive à l’output, produit transformé, produit industriel qui est appelé à s’imposer non seulement au niveau du marché local, dans l’absence de traditions de consommation, mais également au niveau des marchés extérieurs fortement demandeurs, mais dont la distribution est régie par des groupements d’importateurs et les circuits de distribution qu’imposent les discounters et les grandes surfaces?
La Tunisie est, aujourd’hui, un des premiers pays d’Afrique pour l’importance de sa production agricole biologique. Les superficies totales exploitées en biologique recensées en 2008 couvrent 285.400 ha. Elles ont connu depuis 2001 une progression annuelle moyenne équivalente à 50,2%. Progression qui est due au double effet des opportunités de marché à l’extérieur et au recours de plus en plus au bio comme méthode d’exploitation agricole.
Avec une croissance annuelle de 10% environ, le marché mondial du bio est estimé à environ 50 milliards de dollars en 2008, contre 18 milliards de dollars en 2000. La demande est concentrée dans les deux grandes zones à revenus élevés que sont l’Amérique du nord et l’Europe. En règle générale, la demande en produits bio dépasse l’offre. Le positionnement des produits tunisiens est illustré par l’huile d’olives et la datte, produits phares de la Tunisie à l’exportation mais aussi par les PAM (plantes aromatiques et médicinales) avec les fruits et légumes qui viennent en 3ème position. Les PAM avec les huiles essentielles et condiments représentent les différentes gammes d’ingrédients dont la demande est fortement croissante en Europe et ailleurs dans le monde que ce soit pour les industries agroalimentaires ou les cosmétiques. C’est pourquoi elles sont considérées dans le cadre des orientations stratégiques du secteur industriel à l’horizon 2016 comme des créneaux porteurs.

La prospection n’est pas sans difficultés

L’investisseur qui est amené à prospecter les marchés ou à faire un état des lieux de la filière des produits bio n’est pas sans rencontrer d’embûches. Il faut tout d’abord relever la première contrainte qui est celle de la difficulté de l’information concernant les produits bio, contrairement aux produits conventionnels de l’agroalimentaire pour lesquels les statistiques de production, de commerce extérieur, de distribution de gros, de détail de la consommation sont abondantes. Les données disponibles sur la consommation européenne sont agglomérées car basées sur des estimations. De même qu’en l’absence de nomenclature douanière permettant d’identifier les produits biologiques, il reste difficile de faire une fine analyse des flux commerciaux. Ce manque d’informations précises n’empêche nullement les exportateurs espagnols, italiens, français ou belges de livrer leurs produits au Danemark, en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Suisse…et également les exportateurs tunisiens.
L’agriculture biologique n’est encore qu’une petite activité, elle ne représente encore que 1 à 2% des ventes totales de produits alimentaires mondiaux. Mais elle progresse dans le monde entier. L’élargissement des gammes de produits agroalimentaires biologiques, d’année en année, constitue une offre concurrente par rapport aux produits conventionnels et spécialement pour des populations de plus en plus préoccupées de leur bien-être actuel et futur.
Pour bénéficier de l’appellation «bio», un aliment doit avoir été produit selon une méthode de production dite biologique. Les ingrédients la constituant doivent avoir été produits dans le respect des cycles naturels. L’utilisation d’engrais synthétiques et de produits chimiques est de ce fait totalement prohibée. Pour être reconnue officiellement, l’agriculture biologique doit être certifiée. La certification assure que le produit se conforme à des règles de production précises définies par la réglementation. Parmi celles-ci figure l’interdiction des pesticides et herbicides chimiques, des fertilisants de synthèse et des semences issues d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), des antibiotiques et hormones de croissance et des colorants chimiques.

Des règles très strictes

Au-delà de la production, la transformation des produits biologiques est aussi assujettie à des règles très strictes. Ces règles permettent au travail de l’agriculteur bio d’être valorisé et permet d’offrir des produits de grande qualité dans nos assiettes. Toutes ces techniques qui régissent l’agriculture biologique et ses produits sont présentées dans le cahier des charges de l’agriculture biologique: un règlement sur lequel sont indiquées toutes les procédures que l’agriculteur et le transformateur doivent respecter pour être certifiés bio.
Mais comment reconnaît-on un produit bio et son pays d’origine ? En France, on reconnaît un produit bio grâce notamment au logo «AB». Celui-ci garantit que des contrôles ont été régulièrement effectués par des organismes certificateurs aux différents stades de la production ou de la transformation. Ce label qui concerne aussi bien les produits transformés que les produits non transformés sera bientôt complété voire remplacé par un logo européen. Par contre en Tunisie, il n’y a pas encore de label bio. Une étude à l’échelle nationale sur le label bio a été réalisée, sa mise en œuvre permettra de donner un élan certain à la consommation de ces produits sur le marché tunisien et à sa promotion à l’extérieur.
Depuis une dizaine d’années, on constate un engouement des consommateurs pour des produits de plus en plus sains. Engouement qui va de pair avec les craintes découlant de phénomènes médiatisés aussi dangereux pour la santé humaine que révélateurs: la vache folle, les OGM, la perte de la valeur nutritive des aliments sous l’effet des pesticides et produits chimiques ou de la pollution par les eaux d’irrigation.
Selon «Agriculture et Agroalimentaire Canada», les ventes de produits biologiques ont augmenté de 20% annuellement dans les pays occidentaux, durant les cinq dernières années, alors que cette hausse n’a été que de 1% pour l’ensemble du marché de l’alimentation. Ce rythme devrait se poursuivre au cours des prochaines années.
Consommateurs avisés, les Tunisiens commencent à être sensibilisés à la problématique d’une alimentation saine et veillent de plus en plus à la qualité de leur nutrition. Initialement confinés aux magasins d’alimentation spécialisés ou aux marchés publics, les produits bio ont conquis les grandes chaînes de distribution des pays industrialisés qui réservent ces dernières années des surfaces encore plus grandes pour ces produits. Cet intérêt grandissant pour le bio exerce une pression accrue sur les producteurs et transformateurs qui peinent à les approvisionner. Les coûts de production supplémentaires en raison de rendements plus faibles que le conventionnel, d’une part, et la disponibilité insuffisante des produits biologique sur les marchés, d’autre part, poussent les prix vers la hausse. Le marché européen est pourtant l’un des marchés les plus intéressants pour ces produits. Il est formé de plus de 450 millions de consommateurs à fort pouvoir d’achat qui s’intéressent de plus en plus aux produits préservant la santé.

Les atouts tunisiens

Pour garantir la crédibilité des produits issus de l’agriculture biologique, profiter des nouvelles opportunités offertes sur le marché international et valoriser les avantages comparatifs de la Tunisie dans ce domaine (faible coût de la main d’œuvre, conditions climatiques et environnementales favorables), la loi N°30 du 05 avril 1999 confère une réglementation spécifique à toute la filière.
En Tunisie, l’agriculture biologique et donc son corollaire la transformation sont relativement nouvelle. Son déploiement a été pourtant rapide, en l’espace de 10 ans, les superficies exploitées ont fortement augmenté. Entre 2001 et 2008, les superficies totales exploitées en bio ont connu une progression annuelle moyenne de 50% passant de 16.500 hectares à 285.400 hectares. Elle s’explique par le double effet des opportunités de marché à l’exportation et la facilité de conversion des terres en bio.
L’agroalimentaire biologique compte 1700 exploitants dont 55% sont implantés au centre du pays. L’huile d’olives et les dattes sont les produits phares de la production bio, les PAM à l’instar des fruits et légumes ont également connu une forte progression entre 2001 et 2008, passant de 302 tonnes à 40.300 tonnes.
En 2008, on recensait une centaine environ d’opérateurs (transformation, conditionnement et exportation confondus), alors qu’on n’en comptait que 19 en 2001. Ils occupent six activités principales avec l’huilerie, la distillation et le séchage des PAM, la transformation, conditionnement et le compostage.
Mais malgré cet élan de la production et ce démarrage de la transformation, il subsiste un décalage entre le potentiel de production et le potentiel de commercialisation. La distribution sur le marché local est confrontée à un certain nombre de difficultés: l’absence de grossistes spécialisés en produits biologiques contrairement à la filière à l’étranger, l’absence également de détaillants spécialisés en produits bio, la grande distribution (Carrefour, Monoprix, Géant…) représente le seul débouché local pour les produits biologiques. Les responsables des achats des grandes surfaces soulignent que faute d’assortiments et de volumes suffisants les produits bio sont confinés dans les rayons «santé», de plus les campagnes promotionnelles de produits bio en GMS se heurtent à l’absence de logo reconnu.
Sur le plan extérieur l’évolution a été tout à fait favorable. Les exportations biologiques ont quasiment quintuplé entre 2004 et 2008 passant de 12,8 millions de dinars à 64,142 millions de dinars. Les exportations agro bio représentent 4,17% de la valeur totale des exportations agroalimentaires et un taux de croissance annuel moyen de 49,6% largement supérieur à celui de l’agroalimentaire sur la même période.
L’huile d’olive et la datte représentent les produits phares certes avec 95% des exportations. Quant aux exportations des autres produits, y compris les PAM elles prennent plus d’ampleur au fil des ans. Elles représentent actuellement 6% des exportations bio en valeur. Les quantités exportées ne cessent de grimper passant de 3 tonnes en 2001-2002 à 654 tonnes lors de la campagne 2007-2008.
Au total, les opportunités commerciales pour les produits bio existent. Cependant les acteurs doivent prendre en compte la vive concurrence sur les marchés européens de la part d’une multitude de fournisseurs de pays situés à proximité ou même éloignés de l’Europe.
En 2008, le volume global des investissements (projets intégrés: production plus 1ère transformation), dans l’agriculture biologique atteint 66,596 millions de dinars. Les investissements dans l’agroalimentaire biologique ont enregistré une progression intéressante et particulièrement dans les PAM qui représentent 39% de l’enveloppe globale.
Le nombre des opérateurs est passé de 246 producteurs et 19 transformateurs en 2000 à 1792 dont 67 transformateurs et 25 exportateurs en 2008 et 10 opérateurs dans les PAM. Et malgré l’augmentation du nombre des transformateurs, il n’y a pas encore de représentation des entreprises de transformation biologique auprès de l’UTICA. La branche compte seulement en amont la fédération de l’agriculture biologique, adhérente à l’UTAP et qui compte une vingtaine de membres sur environ 1800 opérateurs.
L’évolution de la situation de la branche depuis 2002 est, certes, bien établie. La traçabilité est un concept bien compris des opérateurs aujourd’hui. Le cadre juridique et réglementaire régissant les produits agricoles et les produits transformés biologiques a été largement enrichi. Dans le domaine du packaging, l’environnement a bien évolué que ce soit pour la datte ou l’huile d’olives. L’implication en amont et en aval est bien assurée, de la part du CEPEX par exemple pour l’aide à l’exportation, en faveur de la valorisation du «biologique» tunisien et la mise en avant de ce que représente la branche comme potentiel de développement sur le marché mondial.
L’agriculteur et l’industriel bénéficient d’un environnement institutionnel et légal constitué par les principales structures de soutien au secteur de l’agriculture biologique (APIA, Centre technique de l’agriculture biologique, Fédération nationale de l’agriculture biologique…). Le dispositif juridique régissant l’agroalimentaire a été enrichi à partir de 1999 avec la création de la loi N°29 du 9 avril 1999 relative à l’agriculture biologique, par divers décrets et arrêtés, y compris les cahiers des charges, le contrôle et la certification, la réduction des droits de douane et de la TVA. Ce dispositif juridique interne est à compléter par le règlement CEE, N° 537-2009 du 19/06/2009 qui reconnaît la Tunisie comme pays tiers pour l’agriculture biologique.
La situation avancée de l’agroalimentaire biologique en Tunisie est certes le résultat d’une volonté politique qui a permis entre autres de prendre en charge partiellement les coûts de la certification et le matériel agricole pour la production biologique.
La production agricole biologique voire l’agroalimentaire bio sont tirés, essentiellement, par les exportations. Malgré tous les efforts effectués de part et d’autre, les producteurs restent éclatés ôtant une partie de la visibilité des produits biologiques tunisiens sur les marchés extérieurs. Les produits bio tunisiens doivent toutefois profiter de l’engouement actuel pour ces produits certes provisoirement ralenti par les effets de la crise économique mondiale dans les pays grands consommateurs. A nos industriels de remonter la chaîne des valeurs, afin de valoriser et d’intégrer davantage ces produits dans l’industrie tunisienne et d’en faire des produits innovants, mais aussi compétitifs sur les marchés nouveaux à conquérir, les USA, le Canada, le Japon...l’Australie, vu le bénéfice des avantages comparatifs dont ils bénéficient jusqu’à présent.

Source: LeRenouveau

Tunisie : Les chiffres clés du secteur oléicole


A l’occasion de la conférence de presse tenue par la directrice générale du Packtec à l’occasion du 1er Salon International de l’Huile d’Olive « Tunisia Olive Oil Expo », M. Zakaria Hamad, directeur général des Industries Agroalimentaires au ministère de l’Industrie et de la Technologie a annoncé les chiffres clés du secteur.

Suite à la création du Fonds de Promotion de l’Huile d'Olive Conditionnée (FOPROHOC) géré par le Ministère de l'Industrie, de l'Energie des PME, le Centre
Technique de l’Emballage et du Conditionnement, PACKTEC, s’est vu confié la mise en place d’un programme de promotion de l'huile d'olive conditionnée. L’objectif premier de ce programme étant de palier au déficit d’image dont souffre la Tunisie en tant que pays producteur et exportateur d’huile d’olive, et de faire passer selon les objectifs du 11ème Plan, le taux d’exportation d’huile d’olive conditionnée de 1% à environ 10% à l’horizon 2011.
La Tunisie possède 65 millions d’oliviers couvrant une superficie de 1.7 millions d’hectares soit 1/5 de la superficie mondiale oléicole et qui génère une production annuelle moyenne de 200.000 Tonnes soit 15% de la production mondiale, classant ainsi la Tunisie au 4ème rang après l’Espagne, l’Italie, et la Grèce.
70% de ces quantités produites sont ainsi destinées à l’export. Les principaux marchés étant la Russie, les USA, la France, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. En ce qui concerne l’huile d’olive conditionnée, les exportations sont passées de 780 tonnes en 2006 à 5500 tonnes en 2009. La Tunisie compte exporter 7500 tonnes en 2010 c'est-à-dire 7% du volume totale des exportations nationales, une première en Tunisie (Objectif : 10% des exportations fin 2011)
Le nombre des entreprises exportatrices d’huile d’olive conditionnée est passé quant à lui de 20 en 2006 à 50 à ce jour ; ce qui nous laisse optimiste par rapport à l’atteinte des objectifs fixés pour l’année 2011 à savoir l’atteinte du cap de 20000 tonnes de l’huile d’olive conditionnée.
Le conseil tunisien d’huile conditionné a adopté le programme publicitaire et marketing de 6 entreprises durant 2009 pour un total de 15 entreprises au 31 mai 2010 avec des prévisions de 22 d’ici fin de l’année en cours.
Le conseil a validé un budget de 3,7 millions de dinars jusqu’au 31 mai 2010 dont 61% au profit du secteur privé et 39% pour le programme de la promotion. Le dit-budget a été de l’ordre de 2,6 millions de dinars en 2009 (46% pour les entreprises et 54% pour le programme de la promotion).
Reste à mentionner que 60% des exportations conditionnés en huile d’olive sont emballés dans des supports de moins d’une litre, signe d’accroissement de la valeur ajoutée au profit des professionnels tunisiens.

Source: investirentunisie.info