« Préparer, Investir, savoir s’entourer et se faire accompagner ». Tel est le programme à mettre en place par les PME qui voudraient s'exporter, selon les trois sociétés françaises qui se sont réunies afin de confronter leurs expériences en matière d’internationalisation de leurs activités. Didier Plas, fondateur et dirigeant du Groupe Genitech, Patrick Deleau fondateur et dirigeant de Legal Suite, et Gérard Ayache fondateur et dirigeant de smartsy, ont tous pour point commun d’avoir visé l’International dès l’élaboration de leur projet d’entreprise.
Comme le résume Gérard Ayache : L’international n’est plus un pari mais une obligation naturelle. Voici les conclusions de cette table ronde. A méditer.
Un système puissant et pouvant être décliné en droit local pour Legal Suite, une technologie universelle de reconnaissance visuelle et de lancement d’applications interactives pour smartsy et de l’excellence logicielle pour laquelle il n’existe pas de frontières, grâce aux standards informatiques pour Genitech. Petite revue des conseils et réflexions tirées de l’expérience de nos trois dirigeants.
Préparer son offre au contexte International et s’adapter aux particularismes locaux
Les dirigeants présents ont tous insisté sur l’importance de préparer son produit ou son service à l’Internationalisation et également aux différents contextes locaux.
Dans le cas de smartsy, l’équipe s’est donné pour objectif d’atteindre le statut de « leadership International » dès la conception et le lancement de l’activité dans le cas d’une offre universelle et de mass market. Smartsy a également dû totalement adapter le nom de sa marque, sa signature et son logo au marché International et s’est entouré pour y parvenir de spécialistes reconnus. La société a ouvert simultanément plusieurs bureaux aux Etats-Unis l’une sur la Côte Est à Washington et le second sur la Côte Ouest dans la « Silicon Valley ». Elle prévoit de développer son activité vers les marchés émergeants et dispose déjà d’un bureau au Mexique.
Pour Patrick Deleau, Fondateur et PDG de Legal Suite, l’Internationalisation de son entreprise a fait écho à ses précédentes expériences professionnelles. Il avait déjà occupé différents postes de Directeur Juridique pour de grands groupes Technologiques Américains et Européens, avant de fonder sa société. Une expérience qu’il a mise à profit et qui a probablement beaucoup aidé à opérer les bons choix quand s’est posée la question de l’International (21% de ses 38 millions de licences vendues l’ont été en dehors de nos frontières). En 2006, Legal Suite s’implante donc au Canada d’où il pilote le marché canadien et une partie de la Côte Est et en 2007 l’entreprise ouvre un bureau à Bruxelles afin de servir la zone Benelux. L’arrivée sur la côté Ouest Américaine via un bureau dans la « Silicon Beach » à Santa Monica en mars 2012 complète cette stratégie. Patrick Deleau insiste sur le fait que pour réussir son Internationalisation, « Il faut avant tout savoir se remettre en question, s’adapter et faire oublier l’origine géographique du service ou du produit que l’entreprise va commercialiser, en s’adaptant par exemple à la culture et à la langue du pays dans lequel on désire s’implanter ». Aux USA, Legal Suite se présente par exemple comme un éditeur Européen, afin d’être mieux accepté par ses clients et ses partenaires. Enfin pour Patrick Deleau s’internationaliser supposait de pouvoir adapter ses lignes de progiciels aux différents environnements juridiques et d’apporter une innovation technologique.
Pour Didier Plas fondateur et dirigeant du Groupe Genitech, il faut savoir anticiper la capacité d’ouverture et d’adaptabilité dans le cadre d’une stratégie internationale progressive. Tout comme les deux autres entreprises, la capacité d’innovation a joué un rôle moteur dans le développement progressif de son groupe à l’International. Pour Didier Plas « Il faut que l’ouverture vers l’international fasse avant tout partie des fondements de l’entreprise, ce qu’il nomme le fameux ADN, sinon elle aura beaucoup de difficultés à se transformer pour évoluer dans un marché étranger. Produits, documentations, argumentaires… tout doit être pensé dès le départ dans une approche marketing ». Didier Plas remarque d’ailleurs que des efforts restent à faire en termes de marketing innovant. « En France, on est en retard sur le marketing innovant et plus axé sur la recherche, contrairement aux pays anglo-saxons qui ont compris plus tôt que l’innovation marketing primait sur l’innovation technologique en termes de compétitivité ».
En résumé, pour parvenir à aller au bout de ces différents challenges, l’entreprise devra faire face à de nombreux investissements en termes d’innovation, de dépenses marketing et commerciales, et enfin de recrutement.
Savoir s’entourer
S’entourer est fondamental pour réussir son implantation. Nos trois dirigeants se rejoignent sur la question de la « Personne Clé » qui va assurer le succès du développement d’une filiale ou d’un bureau. Son choix et son accompagnement sont majeurs pour que l’entreprise prenne le bon élan.
Les consultants sont également cités comme très important dans l’entourage de la société qui souhaite conquérir l’International. Ces spécialistes reconnus sont autant de consultants bien implantés et au fait des problématiques légales & commerciales. Ils sont les partenaires en amont pour une implantation réussie.
Didier Plas, dirigeant du Groupe Genitech a enfin pu compter sur des partenariats locaux afin de dépasser les frontières culturelles et décrocher des marchés dans certains pays étrangers. C’est le cas pour le Panama, où un partenariat réussi avec un distributeur très bien implanté, lui a permis de décrocher un important marché public dans ce pays.
Se faire épauler par les organisations d’aide à l’Export
Nos trois dirigeants ont pu compter sur des organismes tels que la Coface, Ubifrance, ou OSEO afin de disposer de garanties vis-à-vis de leurs futurs partenaires, mais également de mutualiser les moyens d’approches marketing et commerciaux. Les Voyages Export organisés sous l’égide des différents Ministères qui accompagnent les PME au quotidien leur ont permis de prospecter des marchés étrangers et de vérifier l’intérêt d’y intensifier leurs opérations et d’y ouvrir peut-être une future filiale.
Nos dirigeants sont tout de même critiques quant à l’engagement des financiers pour accompagner les PME. Pour Didier Plas, Fondateur et dirigeant de Genitech, « En France on a beaucoup financé les innovations matérielles en oubliant que les plus grandes capitalisations mondiales oeuvrent dans l’immatériel, et je crois que le problème est culturel ». « Lorsqu’on travaille dans l’immatériel, l’intangible, les financiers français deviennent frileux et les fonds d’investissements institutionnels calent ».
Source: ITchannel.info
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